SURVIVAL en 2023

SURVIVAL en 2023

Voici pourquoi nous sommes fiers de soutenir SURVIVAL en 2023.

Le 21 septembre, nous suivions de près le vote des juges de la Cour suprême brésilienne dans l'affaire historique du Marco Temporal : le “Cadre temporel”, un piège législatif qui aurait permis le vol de vastes étendues de terres autochtones.

À 16h30 au Brésil, deux juges n'avaient pas encore voté, mais le décompte des votes comptabilisés donnait la victoire aux peuples autochtones du Brésil
La nouvelle, les embrassades et les larmes se sont répandues comme une traînée de poudre outre-Atlantique. Nous avons rapidement pu nous entretenir avec l'une des organisations autochtones qui suivaient l'affaire au pied de la Cour suprême.

Aty Guasu, une organisation du peuple guaraní kaiowá, l'un des peuples autochtones les plus touchés par le piège du Cadre temporel, nous a confié avec émotion :

“Nous pleurons de joie. Aujourd'hui, nous allons chanter la vie et danser la joie. Nous allons maintenant poursuivre notre lutte pour la démarcation de nos terres avec la même détermination et la même force que par le passé.”

En 2023, nous avons vécu de nombreux moments comme celui-ci : attendre avec beaucoup d'appréhension, et après des mois de lutte, les décisions qui marqueraient l'avenir des peuples autochtones. 

En voici quelques-uns : 

Nous nous souvenons avec émotion du jour où le Congrès péruvien a stoppé un projet de loi que les organisations autochtones avaient qualifié de “génocidaire” : s'il avait été adopté, il aurait eu des conséquences dévastatrices pour les peuples autochtones non contactés. Le travail acharné des organisations autochtones péruviennes, soutenu par les quelque 13.000 mails envoyés au Congrès péruvien par les sympathisants de Survival, a permis d'éviter un recul de plusieurs décennies dans la lutte pour les droits autochtones au Pérou.

Au Congo, les Baka de Messok Dja nous ont dit que le niveau des violences perpétrées à leur encontre par des gardes-parcs financés par le WWF a considérablement diminué suite à la campagne que nous avons menée à leurs côtés. À son tour, sous la pression de Survival, le gouvernement français a retiré son projet de financement du parc national de Kahuzi-Biega en République démocratique du Congo, où ont été documentées des violations flagrantes des droits humains à l'encontre du peuple batwa.

L'entreprise Pasubio, l'un des principaux fabricants de cuir en Europe, a annoncé un boycott des fournisseurs de cuir qui déboisent les terres des Ayoreo non contactés au Paraguay. La décision a été prise après de longs pourparlers avec le bureau italien de Survival International, qui avait déposé une plainte officielle auprès de l'OCDE contre l'entreprise italienne.

Cependant, malgré ces succès, les peuples autochtones ont continué à faire face à de nombreuses attaques brutales (de la part de gouvernements, d'entreprises, de grandes organisations de protection de la nature, de l'agro-industrie et d'autres) contre leurs droits, leurs terres et leurs vies. La dernière en date est l'approbation par le Congrès brésilien du projet de loi PL2903, qui – parmi d'autres mesures extrêmement anti-autochtones – comprend le piège du Cadre temporel, mais nous espérons encore une intervention de la Cour suprême pour annuler cette loi génocidaire.

Face à ces défis, nous avons travaillé plus dur que jamais. En l'espace de seulement un an, nous avons lancé trois nouvelles campagnes : pour les Hongana Manyawa non contactés, menacés par l'exploitation du nickel en Indonésie ; pour les Shompen, dont la paisible île de Grande Nicobar, en Inde, est en passe de devenir le “Hong Kong de l'Inde” ; et la campagne Carbone de sang, pour dénoncer les projets de compensation carbone “verts” qui génèrent des millions de dollars en volant les terres de peuples autochtones et détruisent leur modes de vie. Nous avons également intensifié nos pressions sur le gouvernement colombien afin qu'il aide les Nukak à retourner sur leur territoire.

Survival est un mouvement porté par des milliers de personnes telles que vous aux quatre coins du monde. Vos actions et vos contributions rendent possibles non seulement nos succès, mais aussi l'ensemble de notre travail et de notre engagement permanent auprès des peuples autochtones pour leurs terres, leurs moyens de subsistance et leur survie. Merci beaucoup pour tout votre soutien !

Continuons ensemble ce combat en 2024 !

L'équipe de Survival International